L'impact des activités humaines sur la biodiversité est le parent pauvre de la gestion durable par rapport au changement climatique. Trente investisseurs représentant plus de 6.000 milliards d'euros d'actifs appellent au développement d'indicateurs dédiés. Plusieurs projets français sont déjà bien avancés. De grands investisseurs appellent à une meilleure prise en compte de la biodiversitéDans le domaine de la finance durable, en vogue ces temps-ci , la lutte contre le changement climatique a pris une place prépondérante. L'empreinte carbone est ainsi passée dans le langage courant des investisseurs comme des gérants. En revanche, l'impact des activités sur la biodiversité au sens large reste difficile à appréhender. Trente investisseurs du monde entier, représentant plus de 6.000 milliards d'euros d'actifs, en appellent aujourd'hui aux fournisseurs de données pour remédier à cette situation. «Le besoin d'un indicateur sur les questions de biodiversité est d'autant plus important compte tenu du contexte politique actuel, avec notamment une volonté de relance verte de l'économie », estime Sarah Maillard, analyste ISR chez Mirova. Quatre gérants français - Sycomore, filiale de Generali Investments, Mirova, affilié de Natixis IM, Axa IM et BNP Paribas AM - ont lancé cet appel en début d'année. Depuis, de nombreux investisseurs les ont rejoints, dont Amundi, le leader européen de la gestion, le suisse GAM, le néerlandais Aegon Asset Management ou encore l'Australian Ethical Investment et l'américain Trillium AM. Le défi est toutefois immense : agréger au sein d'un seul indicateur des problématiques aussi différentes que la déforestation, la pollution des eaux et des sols, l'utilisation des pesticides, la fragmentation des milieux naturels mais aussi les émissions de gaz à effet de serre. « Les impacts environnementaux sont imbriqués les uns avec les autres, l'objectif est de parvenir à une méthode d'agrégation autour d'une mesure physique commune, quel que soit le secteur d'activité, pour une prise en compte adaptée à la gestion d'actifs et une communication plus facile avec les clients », souligne Jean-Guillaume Péladan, responsable de la recherche ISR chez Sycomore. Un indicateur clair et synthétique En parallèle, les quatre gérants à l'origine de cette initiative ont lancé un appel à manifestation d'intérêt pour accompagner la création d'un indicateur de ce type. Signe de l'intérêt porté à leur démarche , ils ont reçu 14 propositions, principalement de consortiums regroupant des spécialistes de l'évaluation environnementale et des fournisseurs de données tels que Vigeo, TruCost, ISS, Quantys, Carbon4Finance ou encore le québécois Impak. « Nous voulons respecter deux grands principes, prendre en compte l'ensemble du cycle de vie des produits et les impacts positifs comme négatifs », explique Sarah Maillard. Un finaliste sera sélectionné début juin avec l'objectif de parvenir à un indicateur final l'année prochaine. La CDC Biodiversité en pointe Plusieurs de ces propositions s'appuient sur un indicateur récemment lancé par la CDC Biodiversité, une filiale du groupe Caisse des Dépôts : le « Global Biodiversity Score » (GBS). Ce dernier propose une approche par défaut, par secteur et pays, pour les entreprises qui communiquent peu sur ces questions, et une approche plus détaillée lorsque les données le permettent. Au final, le GBS est exprimé en MSA par kilomètre carré, « où MSA est l'abondance moyenne des espèces, une métrique exprimée en % caractérisant l'intégrité des écosystèmes ». Au niveau mondial, le MSA était estimé à 65 % en 2010, soit une perte de 35 % de la biodiversité par rapport à son état « originel ». Si rien ne change, les pertes pourraient atteindre 43 % d'ici 2050. Bastien Bouchaud I Juillet 20
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